Quand j’ai compris que je pouvais demander de l’écoute, cela m’a énormément soutenue sur mon chemin. J’ai commencé à en demander souvent, à faire des échanges avec d’autres personnes que j’ai rencontrées lors de stages de CNV, à goûter à cette joie d’être accueillie, à ne plus me sentir tellement seule dans ma vie.
J’ai envie d’écrire cet article aujourd’hui pour deux raisons. La première est que j’ai plus de peine maintenant qu’avant à demander de l’écoute. La deuxième est que je vois beaucoup de gens autour de moi qui ont visiblement besoin d’écoute et n’en demandent pas. Je me base pour dire ça sur ce que j’observe : quasiment à chaque fois que je rencontre quelqu’un, que j’ai un téléphone ou un échange, cette personne me parle d’une chose difficile, et cela sans me demander si je peux l’écouter ou si je suis disponible pour l’entendre. Alors je me demande : qu’est-ce qui nous retient à demander de l’écoute ?
Pour ma part, je vois que tous ces derniers mois j’ai plus de peine à demander de l’écoute. Et je me retrouve plus souvent dans le rouge… Je crois que la première raison est que j’ai très peu de temps pour moi. Je passe la plus grande partie de mon temps avec mon bébé. M’occuper de lui fait que je suis presque toujours “hors de moi“ en train d’être attentive à un autre être. Il y a très peu d’espace pour faire retour sur moi et me demander comment je me sens et ce qui est vivant en moi.
Vu la situation, je ne me rends même pas compte que j’ai besoin d’écoute… Je ne suis pas contente, mais c’est confus, diffus à l’intérieur. Je n’en ai même pas vraiment conscience. Et ça se manifeste par des petites actions qui ne me font pas du bien : je commence à manger du sucré ou je passe plus de temps sur les écrans. Je suis tournée vers l’extérieur, je répète des choses en boucle (dans ma tête ou aux autres), je demande trois fois la même chose aux gens.
Si je me rends compte que j’ai besoin d’écoute et que je me dis que je pourrais en demander, il y a encore les petites phrases fusées qui glissent dans ma tête !
Je me dis que ça embête les gens si je leur demande de l’écoute…
Celle qui parle là, c’est celle qui n’a pas encore totalement intégré que faire une demande à quelqu’un c’est lui offrir un magnifique cadeau : la possibilité de contribuer pour quelqu’un d’autre. La demande embête uniquement lorsque j’ai l’impression de ne pas pouvoir dire non ! Si je suis ouverte, quand je demande, à accueillir un oui comme un non, l’autre ne se sentira pas embêté !
Je me dis que je devrais être capable de m’accueillir moi-même…
Celle qui parle dans ces moments-là, c’est celle qui a une exigence immense avec elle-même. Elle voudrait que je sois à un autre endroit que celui où je suis, juste là… Elle oublie que des fois je ne peux pas être toute seule à la fois contenant et contenu, parce que le contenu est trop fort. Parfois, j’ai besoin qu’une autre personne me soutienne pour être le contenant, pour accueillir ce que je vis… Et cela ne fait pas de moi quelqu’un de faible ou de peu avancée sur le chemin de conscience ! De plus, essayer de vivre en autosuffisance n’est pas dans notre nature et nous prive de vivre l’interdépendance!
Je me dis que je ne vais pas être accueillie…
J’ai vécu tellement de fois le double effet “kiss cool“ de non seulement vivre quelque chose de difficile, mais en plus quand tu en parles, tu n’es pas accueillie… Du coup, je suis très claire, je demande clairement de l’empathie. Je ne commence pas à appeler quelqu’un “Salut, ça va ?“ et espérer qu’il m’écoute sans le lui demander. Et même si c’est naturel pour tous les êtres humains d’être à l’écoute, ce n’est pas habituel, beaucoup ne savent plus le faire. Du coup, je choisis bien les personnes à qui je demande de l’écoute, des personnes qui ont réappris à le faire !
Je me dis que personne ne sera disponible juste là…
Il y a quelque chose en moi qui ne croit pas qu’il y aura quelqu’un de disponible pour moi… Elle voit tout le monde dans un tourbillon, occupés à mille tâches et n’ayant pas un moment de calme pour s’assoir et écouter. Je vois que des fois c’est le cas, personne n’est disponible. Et des fois ça s’ajuste exactement. Je me dis que la vie fait les choses juste comme il faut. Si quelqu’un est là, c’est que c’est juste que je reçoive de l’écoute juste là. Si personne n’est disponible, c’est sûrement que j’ai besoin d’aller un peu plus profondément dans ce que je vis, toute seule.
Voilà le résultat de mon petit tour d’horizon, ce qui a émergé juste là… A partir de maintenant, avec tout ce petit monde intérieur, toutes ces voix en moi, je vais prendre soin de moi, et continuer mon chemin vers la demande d’écoute. Peut-être que des fois j’aurais conscience de mon besoin d’écoute, peut-être que des fois j’en demanderai, peut-être que des fois ce sera la grande solitude, ce qui m’ouvrira d’autres perspectives, tout est OK!
Et toi ? As-tu besoin d’écoute ? Est-ce que tu arrives facilement à en demander ? Si non, qu’est-ce que tu te dis ? Est-ce qu’une séance d’empathie te ferait du bien ? Contacte-moi pour passer un moment ensemble ! Fais-moi ce cadeau!