Je vois toutes ces semaines en rose “David Formations“, je suis là devant cet ordi, je sens que ça bouillonne dans mon ventre, je sens que tout se resserre en moi. Je me tourne vers lui et je lui dis : “ Ça fait beaucoup !“. Je n’ai pas pris le temps de voir ce qui se passe en moi. Lui, il est stimulé, et ne m‘accueille pas du tout. Moi-même je ne m’accueille pas…
Quand je vois ces semaines en rose, j’ai une pensée fusée tellement rapide, qu’elle est toute floue, quelque chose qui doit être dans un style télégraphique comme “David pas là, toi toute seule, bébé sur les bras, alerte rouge“.
C’est tellement rapide, que je ne sens que le malaise physique, et du coup je me tourne directement vers son responsable, ça fait beaucoup, il faut qu’il enlève des semaines roses.
C’est bon, j’ai le droit de perdre pied, de paniquer, d’angoisser…
J’ai le droit de ressentir ce que je ressens.
J’ai le droit d’avoir oublié de m’accueillir d’abord…
Je sors, je respire. Je reste avec. J’ai mal au ventre. Je reste avec. Je sens cette angoisse qui me ronge le ventre. Je reste avec.
J’accueille celle qui a peur. J’essaie de voir de quoi a-t-elle si peur. David va partir, elle va être seule avec le bébé. Sa plus grande peur, c’est d’être au bout de ses limites avec le bébé et de ne pas avoir de relais. D’être au bout, et de pas pouvoir être au bout, parce qu’avec un bébé, quand tu n’en peux plus, et ben tu peux encore, il n’y a pas de choix.
En même temps que cette peur, elle se dit tout un tas de trucs : qu’elle est grave de ne pas arriver à gérer son bébé toute seule, qu’il y a plein de mères qui y arrivent, même de gérer deux, trois, plus de bébés. Du coup, elle se dit qu’elle n’était pas faite pour la maternité. Du coup elle culpabilise. Elle se dit que tout est de la faute de David. Pourquoi part-il ? Elle se demande s’il fuit, s’il les aime vraiment.
Je prends le temps de prendre conscience de mes pensées. Ça va tellement vite dans ma tête, que je n’ai même pas le temps de les voir passer. Je les écris sur un papier.
Et on arrive au scénario catastrophe, dans lequel c’est tout noir, il fait froid, celle qui a tellement peur est toute seule, le bébé hurle depuis des heures, elle au bout, elle est seule, elle ne peut appeler personne, elle est seule au monde et ça fait tellement mal à l’intérieur.
Je vois qu’il y a un grand écart de proportion entre les faits et ce qu’elle s’imagine qu’elle va vivre. Je me dis qu’il doit y avoir quelque chose qui se joue pour moi de bien plus grand que les absences de David. Je décide de demander une séance d’accompagnement pour m’aider à voir ce qui se passe pour celle en moi qui a si peur. Je me sens plus apaisée.
Quelques jours plus tard, je bénéficie d’une séance de Maïeusthésie. Elle met en lumière tous les moments dans ma vie où je me suis sentie plus seule que seule. Je peux rencontrer tous les êtres que j’ai été dans ces moments. Les accueillir avec bienveillance et reconnaissance pour ce qu’elles ont vécu. Et je vois qu’il y a aussi plein d’êtres qui n’ont rien à voir avec moi, qui se sont sentis plus seuls que seuls et qui se manifestent maintenant. Je touche là à du transpersonnel. Je les accueille aussi, je reconnais leur souffrance.
Aurélie, celle qui panique devant le planning avec les semaines roses, elle permet de rencontrer tous les êtres que j’ai été, ainsi que tous ces êtres plus seuls que seuls. Elle permet de mettre de la lumière sur tout ça. Je me sens vaste, en paix. En connexion avec l’humanité entière.
Mon bébé vient révéler tout ce qui en moi n’est pas encore Unité. Dans sa forme, le bébé semble créer de la souffrance, de la séparation, du chaos. Et si j’accepte de me laisser traverser par ce qui est là, si je ne suis pas en résistance, je fais Un. Devant la forme que cela prend, tellement déroutante, je fuis. Laissant passer la chance d’aller vers cette Unité.
Je vais rester seule, mais je ne suis pas seule. Je suis avec mon bébé, Elohim, un être, une âme. Elohim, ce bébé aux grands yeux bleus tellement profonds, dont le regard trouble beaucoup de ceux qui le rencontrent, un regard qui vient du fond des âges… Ne serait-il pas une veille âme, complice de la mienne, qui a passé avec moi un contrat d’élévation ? Il se présente sous une forme de bébé, tellement sollicitant, qui veut tout le temps de la connexion, être contre moi, téter, qu’on se regarde dans les yeux, dormir des micro-sieste qui ne laissent le temps de rien, toujours être ensemble, pleurer beaucoup, rire beaucoup aussi, à fleur de peau, très sensible… tout cela, spécialement pour mettre en lumière ce qui ne l’est pas encore chez moi.
Et en même temps je veux aussi prendre soin de moi. Je reste avec mes besoins. J’ai besoin de soutien. Qu’est-ce que je peux mettre en place pour me soutenir ? Petit à petit, les choses se construisent, je fais des demandes concrètes auxquelles on me répond oui.
Au moment où je publie cet article, David est parti depuis hier pour la première “semaine rose“ et je crois que je ne vais pas avoir assez de temps seule avec mon bébé, c’est le comble ! La vie est pleine d’humour !
Grâce à la CNV et à la séance de Maïeusthésie, j’ai désamorcé une dispute et des reproches envers mon compagnon. J’ai rencontré plein d’être en souffrance. J’ai pris soin de ce qui en moi a peur et besoin de soutien. Je suis sortie du rôle de celle qui subit et je vais vivre plein de riches moments pendant que David n’est pas là.
Toi aussi, tu vis des challenges de ce type et tu aurais besoin de soutien ? Contacte-moi pour une séance d’empathie ! Bienvenue !