Tout oublier avec mon bébé

Le 15 mai dernier, j’ai donné naissance à mon premier enfant, mon fils Elohim. Très longtemps attendu et désiré, il arrive dans ma vie à un moment où je me sens complètement prête, préparée à tout, avec tout le “travail“ que j’ai fait sur moi et tous les outils que j’ai, franchement j’ai pensé que ça allait le faire!

Et pourtant…

J’ai dit pendant neuf mois en rigolant que j’étais en train de nous fabriquer un maître pour mon compagnon et moi, qui allait encore soulever nos zones d’ombres et nous permettre de cheminer encore un peu plus vers les êtres que nous avons à être.

Je n’ai pas pensé que le maître commencerait à enseigner si tôt et de manière aussi intense ! A peine né, Elohim pleure et pleure, des heures et des heures de pleurs, incompréhensibles pour moi. Et là, j’ai tout oublié avec mon bébé : tous les outils que j’ai pu intégrer, la CNV, tout !

J’ai essayé de l’apaiser et de le faire taire. J’ai déployé une multitude de stratégies : le bercer, le promener, le prendre dans les bras, le poser, le retourner, siffler, lui parler, chanter fort, chanter doucement, chanter des trucs beaux, chanter des trucs très moches, le mettre dans son hamac, le mettre dans mon lit, le mettre au sein, et même lui fourrer une lolette dans la bouche, alors que j’avais dit “jamais la lolette!“.

Comme c’est un très bon maître, créé spécialement par et pour moi, Elohim ne s’est pas apaisé, ne s’est pas tu, ne s’est pas adapté pour moi. Il a continué à pleurer, inlassablement des heures et des heures par jour.

Grâce à une thérapeute et au magnifique livre d’Aletha Solter A l’écoute de mon bébé, j’ai pu prendre conscience de l’injustesse de ce que je mettais en place : tout faire pour qu’il cesse de pleurer au lieu d’accueillir ses pleurs. La thérapeute a déposé mon bébé hurlant sur mes genoux, son visage en face du mien, et m’a demandé : « Que se passe-t-il en toi, juste là ? ». Et là, j’ai pu sentir mon cœur se briser de voir mon bébé secoué par les pleurs, j’ai pu sentir une tristesse infinie, j’ai aussi contacté une angoisse profonde, un sentiment d’être complètement démunie. Et pendant que je cheminais à l’intérieur de moi, que j’étais présente à moi-même, et que j’ai pu le dire à haute voix et être accueillie, Elohim a cessé de pleurer.

Pendant toutes ces heures de pleurs, je n’ai jamais pensé à ne rien faire et à regarder comment je me sentais, moi ! Je me suis sentie un moment dépitée car c’est quand-même la base de la CNV, ce que je pensais avoir intégré, ce que je transmets aux autres ! J’ai même écrit un article sur comment passer en mode selfie ! Et là, avec mon bébé hurlant dans les bras, je n’ai pas pensé à le faire !

Bien-sûr Elohim pleure aussi pour exprimer une gêne ou un besoin, comme celui de manger ou d’être pris dans les bras et là il ne s’agit pas de le regarder dans les yeux sans rien faire ! Mais ce que je ne savais pas, c’est que les bébés ont aussi besoin de pleurer pour faire sortir l’excès de cortisol, l’hormone du stress, qu’ils ont en eux. Ils pleurent pour relâcher les tensions. Lorsque pleurer est un besoin en lui-même et non l’expression d’un autre besoin ou d’une gêne, c’est vache de commencer à le bercer pour qu’il se calme ou de lui fourrer le sein dans la bouche… C’est comme lui dire : “Tais-toi tu n’as pas le droit de t’exprimer! “. Comme le dit Aletha Solter : « Le rôle du parent est de prendre avec amour son bébé dans les bras et de lui permettre de pleurer. »

Pour moi, c’est toujours aujourd’hui un challenge car j’ai une telle envie d’apaiser mon bébé ! En plus, un bébé qui hurle est un stimulus d’une telle force, que ce n’est pas simple de résister à l’envie que ça s’arrête, et vite ! Et je me dis et je me redis qu’il s’agit juste de rester dans l’accueil de ce qui est, dans la confiance, et qu’il s’agit seulement d’accompagner Elohim dans ses pleurs. Cette attitude est en fait celle à laquelle nous invite la CNV dans toutes les situations de la vie : si je cherche à apaiser, je ne suis pas au service de la vie !

Merci mon maître Elohim, merci d’être arrivé dans ma vie pour tout bouleverser, pour me permettre de développer ma capacité d’accueil et de me déployer encore et encore ! Merci de me montrer combien tu es connecté en permanence à tes besoins et comment tu les exprimes : c’est très inspirant pour moi !

Et toi ? Est-ce que tu vis des situations où tu as juste envie d’apaiser ou que ça s’arrête, sans avoir de clarté sur ce qui se passe en toi ? Une séance d’empathie est une occasion d’aller visiter ça, n’hésite pas à me contacter !

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