Ce matin j’amène mon fils au jardin d’enfant, et il y a un petit garçon de 2,5 ans qui vient de commencer, il pleure beaucoup, tout ce qui sort de sa bouche ce sont des sortes de râles sur RHAAA. Quelle détresse!
Je crois qu’il me touche au cœur, je ne réfléchis pas, je m’agenouille pour être à sa hauteur et je lui dis :
« Coucou Pablo* ! C’est dur là, tu aimerais ta maman ?
– Ouiiiiiii !
– C’est dur d’être séparé d’elle, hein ?
– Ouiiiiiii !
– Tu veux un câlin ? »
Il ne me connait pas, c’est la deuxième fois que je le vois, mais il se jette dans mes bras.
Il continue à pleurer beaucoup.
Mon fils, qui est juste à côté de nous, a fini de mettre ses pantoufles et je lui demande :“ Tu veux pas le prendre par la main et l’emmener jouer avec les tracteurs ?“
“Non il crie trop fort !“ et il part jouer dans la grande salle.
Sur le moment je le déteste, je me dis que j’ai un fils égocentrique, mon cœur se brise…
Tout à coup je ne sais plus comment m’en sortir.
Je dis à Pablo : “Va jouer, tu vas voir il y a plein de jouets trop cool.“
Je fais quelques pas pour partir, mais il me suit !
Mamma mia ! qu’est-ce que j’ai fait ?! Je lui crée maintenant une deuxième séparation insupportable ?!
Heureusement, la jardinière d’enfant, qui était avec un autre petit qui hurlait aussi, arrive et le prend dans les bras en lui disant que ça va aller.
Je leur souhaite à tous bon courage et je pars.
Dans la voiture je m’effondre en larmes.
Tous ces cris de petits déchirants. Leur souffrance d’être séparés de leur maman, la réaction de mon fils…
Je me demande pourquoi l’incarnation humaine c’est tellement de souffrance.
Je pleure de tout mon saoule durant le petit trajet qui me ramène chez moi, je demande à l’Un de me donner du sens et la force de continuer cette vie dans la confiance et l’amour.
J’arrive chez moi toute lavée par mes larmes et prête à commencer ma journée au service d’un monde où la souffrance est transformée, avec la Communication NonViolente, avec la Maïeusthésie, avec la Voix.
*prénom fictif